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Le littoral vu par les jeunes
Les webtrotteurs des lycées Vauban et Kerichen sont allés à la rencontre des jeunes des écoles de Ouessant et du Conquet et leur ont posé une question simple : Pour toi, qu'est-ce que le littoral ?

Visionnez les réponses des jeunes :
- Ecole Sainte Anne à Ouessant
- Ecole Saint Joseph au Conquet



2005 : Le littoral et les avancées scientifiques > TR 2 : Un territoire sous pression  >  Interaction entre la conchyliculture et l’environnement

Interaction entre la conchyliculture et l’environnement

Thomas Landry, Ministère Pêches et Océans Canada et université de Moncton, Moncton (Nouveau-Brunswick)

Biographie :

LANDRY Thomas

Compte rendu :

Voir la vidéo de Thomas Landry


Transcription :

7 octobre 2005 TR2


Discours de Thomas Landry


Bonjour, ça me fait très plaisir d’être parmi vous aujourd’hui. Au début, j’étais un peu inquiet parce qu’on m’avait demandé de préparer un petit exposé sur l’impact de la conchyliculture au Canada. Et lorsque j’écoutais les exposés ce matin, je me demandais pourquoi on m’avait invité ici pour vous faire cet exposé d’une dizaine de minutes. Puis je pense que j’ai bien compris parce qu’au début on a mentionné que c’était très important d’avoir les jeunes, de s’intéresser au littoral et le Canada étant un jeune pays, je pense que c’est bien d’être ici et de bien comprendre ce qui se passe en France et s’assurer qu’on puisse continuer à tirer avantages de vos connaissances et de pouvoir les échanger avec nos expériences au Canada.

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J’ai changé mon titre parce que lorsqu’on parle de l’impact de la conchyliculture ou des activités aquacoles sur l’environnement, ce n’est pas nécessairement à partir des mollusques. On sait très bien que souvent on fait allusion au processus qui allie avec la pisciculture. Dans la pisciculture, c’est évident qu’on est en train de faire un rejet, rejet à partir de l’alimentation des animaux qu’on place dans l’eau. Chez les mollusques, ce qu’on est en train de faire, c’est de les retirer de notre environnement. Donc c’est plutôt une interaction avec l’environnement du littoral.

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Au Canada, on développe une politique sur l’évaluation et la gestion des impacts environnementaux, de la conchyliculture sur l’environnement. On en est à nos tous débuts. La plupart des activités conchylicoles sont à peu près d’une vingtaine d’années de vie. Donc on est en pleine expansion et on est tout nouveau dans cette industrie. C’était intéressant ce matin d’entendre quelqu’un qui parlait de la conchyliculture comme étant une activité traditionnelle chez vous. Chez nous, il s’agit d’une nouvelle activité. On est donc au stade de faire de la recherche pour essayer de mieux comprendre ce que veut dire l’intégration de l’aquaculture dans nos milieux littoraux ou dans nos eaux côtières. Et, comme je le disais plus tôt, on est très influencé par ce qu’on a déjà fait ou ce qu’on connaît déjà bien sur la pisciculture. Et malheureusement, c’est en train d’avoir un effet, une influence sur la gestion et l’évaluation de l’impact environnemental et personnellement, je suis inquiet de l’influence que ça peut avoir sur le développement de nos capacités à évaluer et gérer l’interaction entre la conchyliculture et l’environnement de la zone côtière.
Il a été fait allusion plus tôt à des lois sur l’Océan. Au Canada, on est en train de développer des lois sur l’Océan mais on est toujours un peu basé sur des lois de pêche. Elles ne sont pas encore en oeuvre et je pense que ça va prendre encore un peu de temps. La loi qui gère l’impact d’une activité ou d’un projet sur l’environnement côtier est la loi des pêches 35 :

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C’est dans la définition de l’habitat du poisson que nous avons des difficultés car il comprend à la fois les routes migratoires, l’alimentation et la reproduction des espèces marines. Et ce autant pour les poissons, les crustacés ou les plantes. Et dans cette loi, l’aspect que l’on surveille le plus, c’est au niveau de la productivité : on tient à s’assurer qu’elle n’est pas en réduction.

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Je disais tout à l’heure que nous en étions au stade de la recherche. Je vous donne ici un exemple de projets de recherche menés chez nous pour essayer de mieux comprendre l’interaction entre la conchyliculture et l’environnement.
Une des premières recherches que l’on a menées était de voir l’interaction entre les moules cultivées et les moules naturelles. Il était intéressant de constater qu’il y a peu d’interaction au niveau de l’impact de la mytiliculture sur le naturel.
Ensuite, on a mené des projets pour tenter de voir les effets des pratiques de culture mytilicoles sur les caractéristiques benthiques. Nous avons rapidement réalisé que l’impact était difficilement détectable à cause de l’interaction avec l’activité terrestre. Malgré le fait que l’on sait qu’il y a un lien entre les caractéristiques benthiques et l’activité mytilicole dans un bassin, le bruit venant de l’activité terrestre est tellement fort que c’est presque impossible de détecter ce lien. On a donc poursuivi nos études pour essayer de voir ce qu’était l’épifaune associée à la mytiliculture, tout simplement pour pouvoir documenter le type de biodiversité ou d’augmentation de productivité qui se réalise à partir de cette activité. Au début, c’était très positif, malheureusement nous avons des problèmes sérieux sur les espèces invasives et cela devient presque inquiétant, cette direction de recherche va probablement continuer.
Nous avons un projet d’assez grande envergure sur l’interaction de la mytiliculture sur l’environnement. Vous vous demandez peut-être pourquoi on a un autre projet qui ressemble assez au deuxième que j’ai mentionné. Un des problèmes que nous avons est que si on n’est pas satisfait des réponses, et bien on recommence à faire de la science. Ce matin on parlait de l’éthique de la science, je pense que c’est un thème qui doit être discuté ouvertement et nous devons nous assurer que la science n’est pas juste là pour essayer de reculer la passage à l’action. On doit aussi faire en sorte de ne pas toujours recommencer à faire des projets scientifiques parce qu’on n’est pas prêt à prendre des décisions sociales ou politiques. On travaille aussi sur l’interaction entre l’ostréiculture et l’environnement : on est toujours en train de poser la même question et on ralentit le développement de règlements ou de décisions sur la gestion de l’aquaculture et de la conchyliculture au Canada.
Enfin, pour répondre à la question de la productivité, on mène un projet sur la macrofaune associée à la mytiliculture.

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Un des projets que nous avons mené est un projet « emprunté » chez vous. Comme je le disais, nous regardons avec intérêt les activités en France et sommes heureux de pouvoir constater ce qui se passe chez vous, d’essayer de nous donner des guides : où devrait-on aller, qu’est-ce qu’on devrait faire ? Justement, une des choses que l’on a pu développer est un réseau de surveillance de la productivité des mollusques : on l’appelle REMOCA au Canada, chez vous il s’agit du programme REMOCA .

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Cela a très bien marché, nous avons réussi à établir une cinquantaine de stations qui permettent de surveiller la productivité des moules et des huîtres. Pour les Web-trotteurs, je vous ai donné une adresse sur le slide, je vous invite à aller regarder nos résultats. Cela nous permet de voir ce qui se passe en relation du développement de ces industries face à la productivité des milieux dans lesquels elles sont développées.

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Une des grandes inquiétudes est que nous allons atteindre une capacité de production assez rapidement chez nous et les gens s’inquiètent beaucoup qu’on mette beaucoup trop de mollusques dans nos baies. Lorsque l’on regarde les résultats pour une baie telle que la baie de Shemogue, un nom indien, on voit très rapidement que la variation est plutôt annuelle et lorsqu’on tombe dans des années plus faibles en productivité, les gens sont prêts à nous dire que la capacité de support – la capacité de production – est atteinte ; mais ce n’est pas le cas, il y a des variations annuelles tellement importantes que nous devons réévaluer cette capacité de support de manière plus honnête.

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Je disais que nous avions « emprunté » votre projet : nous l’avons modifié de sorte à déployer des cages dans nos baies qui nous permettent de mesurer de manière standardisée pour s’assurer que l’on n’est pas influencé par des processus tels que la pratique des aquaculteurs ou des mytiliculteurs.

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Ce projet étudie l’effet net de la culture des mollusques sur la productivité d’une baie. On vient juste de le commencer et il va se lier au réseau de surveillance débuté il y a cinq-six ans. On espère qu’il va nous permettre de démontrer aux gens que l’apport ou la contribution de la conchyliculture dans nos milieux côtiers est plutôt bénéfique que l’inverse. C’est encore un débat important au Canada, un débat qui je pense n’est pas si fort en France, mais qui nous empêche de bien développer et intégrer l’aquaculture, la conchyliculture dans nos milieux.
Je vous quitte là-dessus et j’espère pouvoir répondre aux questions. Merci.






Mis à jour le 21 janvier 2008 à 15:57