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Le littoral vu par les jeunes
Les webtrotteurs des lycées Vauban et Kerichen sont allés à la rencontre des jeunes des écoles de Ouessant et du Conquet et leur ont posé une question simple : Pour toi, qu'est-ce que le littoral ?

Visionnez les réponses des jeunes :
- Ecole Sainte Anne à Ouessant
- Ecole Saint Joseph au Conquet



2005 : Le littoral et les avancées scientifiques > TR 2 : Un territoire sous pression  >  Le littoral, un engagement collectif et une charte pour l’environnement côtier

Le littoral, un engagement collectif et une charte pour l’environnement côtier

Janick Moriceau, Vice-présidente, Conseil Régional de Bretagne Chargée de la mer

Biographie :

MORICEAU Janick

Compte rendu :

Voir la vidéo de Janick Moriceau


Transcription :

7 octobre 2005 TR2


Discours de Janick Moriceau

Rachel Fléaux :
Bonjour, bienvenue et merci d’être là.
Quand Sciences et Avenir a décidé de consacrer un numéro sur le littoral, on a longuement réfléchi au titre. Et ce titre a été : « A la reconquête du littoral ». Je crois que ça traduit bien en fait l’état d’esprit des gens qui sont réunis ici, des politiques comme des chercheurs. Notre littoral est extrêmement sous pression : il est sous la pression de la pollution et il est sous la pression de l’urbanisation. Il faut absolument reconquérir du territoire, reconquérir une qualité des eaux, par exemple, et ce qu’on va essayer de voir cet après-midi, c’est quels sont les outils scientifiques qui sont à la disposition des décideurs et notamment des politiques pour essayer de reconquérir un littoral de qualité, pour ingérer également les conflits d’usage. Alors la parole est à la présidente de la séance, qui s’occupe de la mer au Conseil Régional de Bretagne, Janick Moriceau.

Janick Moriceau :
Merci.
Je crois que nous faisons tous le constat que, côté mer et côté littoral, il faut changer de cap. Les dynamiques du laisser-faire actuel sont – malheureusement, le mot n’est pas trop fort – suicidaires, et nous avons une responsabilité collective face à la préservation d’un bien commun, d’un bien précieux -pour nous, mais aussi pour les générations futures-. Changer de cap, ça implique de faire des choix. Des choix qui doivent être débattus avec l’ensemble des acteurs. Et le débat n’est pas simple, des situations conflictuelles se sont installées déjà depuis de nombreuses d’années :
• Entre ceux qui vivent au quotidien sur le littoral, ceux qui y vivent plus occasionnellement, ceux qui y résident et ceux qui y travaillent et ne peuvent plus y habiter. Je prendrai un exemple: aujourd’hui, dans le golfe du Morbihan, l’évolution du prix du terrain constructible a augmenté de 75% en quatre ans et de 30% au cours de la dernière année.
• Entre ceux qui exploitent les ressources halieutiques pour en vivre et ceux qui les exploitent pour leur loisir, là aussi les choses ne sont pas évidentes. En France, quatre millions de personnes pratiquent la pêche de loisir en mer et il ne reste plus que 20 000 marins pêcheurs professionnels.
Les choses ne sont donc pas simples. Il nous faut surmonter ces conflits, c’est indispensable. En tant qu’élue de Bretagne et vice-présidente chargée de la mer, cette problématique m’est apparue tout de suite prioritaire. Nous devons créer un cadre de débat collectif, construire un engagement collectif autour d'une vision commune sur le littoral. C’est l'objet de la charte bretonne pour la zone côtière, démarche que nous venons de lancer. Créer une charte, un engagement collectif, une vision prospective, ça peut sembler une utopie, mais je crois que c’est la seule solution pour construire un développement soutenable pour la région Bretagne.
Prendre une décision, faire des choix, ça implique d’avoir aussi des choix argumentés et ce sur un environnement qui est aussi complexe que le littoral. On a besoin d’outils, pour cela. Il y a des outils conceptuels, dont je pense qu’on va parler aujourd’hui, tels notamment que la gestion intégrée des zones côtières. Mais il y a aussi d’autres outils:
• des outils pour observer, comprendre, connaître, contrôler, évaluer ce qui se passe dans le milieu marin. Et c’est nécessaire car, quand on demande aux pêcheurs par exemple de réduire leur pression de pêche, ils veulent savoir le pourquoi et le bien fondé de cette réduction et si leur effort va être réellement efficace.
• Des outils pour mieux analyser et l'approche spatiale est importante . Elle fait souvent défaut. On manque d'informations géographiques cartographiées, informations aussi indispensables si l'on veut appréhender les évolutions.
• Mais aussi d'outils d’intervention, de régulation. Intervention dans le secteur foncier : nous mettons actuellement en route un établissement public foncier régional. La Région souhaite intervenir sur ce marché du foncier, afin de faire en sorte que des gens qui travaillent sur le littoral et qui n’ont pas forcément des revenus importants puissent aussi y vivre.

Je terminerai sur un autre point, pour vous dire que ces outils peuvent aussi être utiles dans d’autres circonstances. Une circonstance particulièrement importante pour nous tous bretons, le procès sur l’Erika, qui va commencer dans très peu de temps. Le conseil régional de Bretagne sera partie civile. Pour nous, il s'agit de défendre les intérêts de l’ensemble des bretons face à des opérateurs de la filière pétrolière, face à leurs pratiques. Si nous sommes capables de bien nous défendre dans le cadre de ce procès, cela veut dire aussi qu’on sera capables de mieux prévenir aussi pour le futur. Et pour se défendre, il nous faut des arguments sur ce qu’a été le préjudice écologique, d’avoir des inventaires, des points zéros, des évaluations, après, avant l'accident. Donc, on a besoin d'outils, d'observatoires.

Les politiques, ont donc besoin d'outils d'aide à la décision et il y a encore un grand travail à faire sur ces outils ,sur la maîtrise de leur utilisation . Mais nous avons aussi besoin pour mesurer les évolutions d'une certaine permanence dans ce qui se mettra en place, dans les observations qui sont et seront faites .






Mis à jour le 21 janvier 2008 à 15:36