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Présentation de In Vivo EnvironnementPrésentation de In Vivo Environnement
Jean-Philippe Pagot - Chargé de projets In Vivo Environnement
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PAGOT Jean-PhilippeCompte rendu :
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Jean-Philippe Pagot
Transcription :
18 octobre 2007 Table ronde 4
Discours de Jean-Philippe Pagot
transcription non validée
Je vais présenter la vocation des bureaux d’études qui travaille à la fois en concertation avec le développeur, l’administration, les services de l’Etat et les acteurs de la mer pour définir cette problématique des impacts.
J’aimerais citer en quelques chiffres la proportion des engagements économiques dans le cadre des aménagements envisagés. Aujourd’hui on ne parle pas en milliards d’euros. Les projets se situent aux alentours de la centaine de millions d’euros. On a parlé de parcs éoliens offshore, de problématique hydrolienne… 500 millions d’euros c’est peut-être un chiffre relativement raisonnable si on considère un parc éolien offshore de 250 mégawatts. Le ratio est donc à peu près de l’ordre de 1,5 à 2 euros du watt installé en mer. Cela fait quand même des valeurs relativement importantes en terme d’investissement. Evidemment les développeurs y font attention. Par ailleurs, tout ce qui préalable à l’installation de ces infrastructures constituent de l’argent investi à priori pour eux. Evidemment, nous ne sommes pas dans les mêmes proportions, mais les développeurs y font très attention.
Les études d’impacts sur l’aménagement du littoral sont relativement limités, bien que réglementaires.
Nous sommes sollicités sur des problématiques de centrale thermique, de récif artificiel, d’implantation de port, de gestion portuaire… Notre unité de mesure est la dizaine de milliers d’euros. Vous voyez à quel point on est très loin des investisseurs par rapport à l’investissement industriel. On se trouve donc dans cette complexité-là, où, on a un opérateur maître d’ouvrage, souvent public mais en l’occurrence plutôt privé, qui évidemment, avant d’implanter un outil, essaie de dépenser le moins d’argent possible. Il faut savoir qu’on est dans un contexte réglementaire, le code de l’environnement, qui nous oblige, de manière relativement structurée et encadrée à produire des études d’impacts qui soient en conformité avec ce code et avec l’ensemble des textes européens. Ils commencent d’ailleurs à être rassemblés sous le code de l’environnement et nous avons une assez bonne idée de ce que doivent être les études d’impacts.
La problématique de l’énergie marine renouvelable
C’est un nouvel aspect industriel d’implantation et, à part le retour sur l’éolien offshore, on a pas beaucoup d’éléments comme le disait Jacques Ruer. L’éolien offshore dispose de moyens qui sont à l’échelle des bénéfices envisagés et, à ce titre-là, les études d’impacts qu’on envisage pour les énergies marines renouvelables ne sont pas tout à fait du même ordre d’idée. Néanmoins, dans ce que l’on regarde avec les développeurs, nous considérons qu’il faut un investissement raisonnable pour une étude complète. On parlait de la pêche par exemple. On sait à quel point c’est un problème de concertation et communication, comme le disait Jacques Ruer. Mais il y a aussi toutes les études préalables qui sont des études de géophysique, de sédimentologie, de biologie qui font que, avant d’avoir la possibilité d’imaginer d’implanter quoique ce soit, il faut qu’on est une bonne connaissance du milieu. Nous, bureau d’études biologiste, sédimentologue, plongeur, on essaie de regarder ce qu’on peut proposer aux développeurs en terme d’études complémentaires.
Nous disposons, aujourd’hui, d’un outil formidable en France, c’est Ifremer, qui nous renvoie un certain nombre de données acquises au cours des cinquante ans de son existence, à travers les différentes structures. Néanmoins, nous travaillons à des échelles qui sont beaucoup plus locales, ponctuelle, et on doit reprendre un lot d’études complets pour pouvoir qualifier ces sites. On a parlé tout à l’heure de l’Odet. Ce site pilote nous a permis, à l’échelle de quelques dizaines de milliers d’euros, de faire la qualification de ces sites pour pouvoir implanter un pilote. Quand on par de 25 km2, de 250 mégawatts d’implantation en mer, on est évidemment plus dans les mêmes échelles. Aujourd’hui, il faut une sorte de volonté politique à accepter l’idée qu’on va dépenser de l’argent pour qualifier ces sites de manière intéressante, fondamentale et en connaissant tous les impacts. Il y a des investissements sui sont de l’ordre de la centaine de milliers d’euros parce que, comme on le disait tout à l’heure, le milieu marin n’est pas un milieu facile à investiguer et il y a un certain nombre d’aléas qu’il faut prendre en compte.
C’est à peu près la seule chose que j’avais à dire. Les investisseurs mettent en jeu des millions d’euros, mais ils font attention à leur argent. Quand ils font l’investigation sur des sites potentiels, que ce soit en France ou ailleurs, ils vont essayer de minimiser les études, d’exploiter tout ce qui est déjà disponible, mais on doit prendre en compte l’idée que, pour faire un bon projet, on a besoins de bonnes études préalables, que ce soit en terme de connaissances pures, fondamentales, d’expérimentation ou même de communication et de concertation. Et cela a un coût, ça prend du temps pour arriver jusqu’à la production d’une étude d’impacts qui soit conforme.
Deux années est la durée moyenne pour faire une étude d’impacts
L’Ifremer a été nommé comme référent sur le sujet en terme de contenu des études d’impacts qui seront demandées dans le cadre de ces études d’implantations. Pour cela, on doit pouvoir produire des documents qui soient financés correctement, qui aient le temps d’être produits et qui, au final, correspondent aux attentes de l’administration. On sait que les instructions sont à la fois nationales, pour la demande de concession pour l’utilisation du domaine public maritime, mais il faut aussi des concertations qui seront départementales à travers les préfectures, l’étude d’impacts et les enquêtes publiques qui vont avec. Tout cela est un processus qui coûte de l’argent, peu en proportion des investissements envisagés mais qui prend du temps. Aujourd’hui, entre le moment où un investisseur vient nous voir pour essayer de qualifier un site ou avoir une consultation préalable sur la potentialité de certains sites, et le moment où on envisage de faire des études complémentaires pour qualifier ce site, on a une échelle de temps qui est de l’ordre de deux ans. Cela doit effectivement être intégré dans l’économie du projet.
Mis à jour le 28 janvier 2008 à 10:39