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Discours d'ouvertureDiscours d'ouverture
Michel Ricard, Président du Comité national du Développement durable, Président du Comité National Français de la Décennie des Nations Unies de l'Éducation pour le Développement Durable, Président des entretiens Science et Ethique 2007.
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RICARD MichelCompte rendu :
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Michel Ricard
Transcription :
18 octobre 2007 Ouverture
Discours de Michel Ricard
Amiral, Mesdames et Messieurs,
Bien que biologiste et écologiste, je suis certainement le moins spécialiste pour vous parler des problèmes d’énergies de la mer. Aussi aurai-je un propos peut-être un peu plus général, en prenant la suite de celui de Jean-Paul Alayse sur la déclinaison régionale du Grenelle de l’Environnement.
J’ai été amené en tant que Président du Conseil National du Développement Durable, à la demande du Ministre d’Etat, Monsieur Jean-Louis Borloo, à faire l’analyse des propositions de la 1ère phase du Grenelle de l’Environnement, c’est-à-dire les propositions issues des 6 groupes de travail et des 2 groupes de travail transversaux qui se sont réunis en juillet, août et septembre. Chaque groupe de travail a émis à peu près 1 000 propositions. Dans celui qui traitait de l’énergie, le groupe de travail n°1, qui était présidé par des gens honorés d’un prix Nobel de la Paix, il y avait 2 propositions sur les énergies de la mer. 2 sur 1 000 propositions replacées dans les 10 000 propositions qui ont été faites au niveau de la 1ère partie préliminaire, on voit bien qu’il y a là un sujet qui n’est pas encore totalement défriché. Il y a donc un gros travail à faire en terme de conception de programme de recherches et ce qui a été dit tout à l’heure à propos de l’implantation de centres de recherches dévolus à l’énergie des mers est certainement une très bonne proposition. Brest, de ce côté-là, a énormément d’atouts.
L’autre aspect, et là c’est plutôt la démarche « éco-aménagement », telle qu’elle a été exprimée par Madame Frédérique Bonnard Le Floc’h, Vice-présidente chargée de l’urbanisme commercial de Brest Métropole Océane, et par l’Amiral Rolin, porte sur ce que l’on appelle traditionnellement les conflits d’usages. Quand on parle d’énergie marine, on fait référence d’une part au littoral et d’autre part au plateau continental. Or aussi bien le littoral que le plateau continental sont des zones qui subissent de tout temps, et ceci va en s’accélérant, une très forte pression anthropique. En gros, il y a 30% de la population qui vit sur les rivages ou à proximité. Que ce soit pour l’exploitation des ressources, pour l’habitation, pour le tourisme, pour l’aquaculture, sans parler des parcs naturels marins, et maintenant pour la production d’énergie, on voit bien que c’est toute une série d’implantations à vocations diverses qui doivent s’organiser avec des choix faits au niveau des collectivités. On ne peut pas, par exemple, implanter ou développer en même temps des zones ostréicoles et des zones de tourisme. Donc ce sont des choix à faire. Ils nécessitent l’action de l’Etat mais en relation très étroite avec les collectivités de manière à, et je reprendrais l’expression de l’Amiral Rolin, éviter au niveau côtier et au niveau du plateau continental – puisqu’il est évident qu’on ne pas construire d’éoliennes ou d’hydroliennes sur le talus – ce qui se fait trop souvent en milieu terrestre c’est-à-dire le mitage des zones, des écosystèmes. De ce point de vue-là, j’aurais essentiellement deux messages à faire passer. Le 1er est qu’il faut absolument systématiser la recherche en matière d’énergie marine. Tout à l’heure, je parlais avec quelqu’un de l’Ifremer et je lui disais qu’il y 20 ans, l’Ifremer travaillait sur l’énergie thermique des mers. On voit bien que ce sont des démarches qui émergent, qui parfois ne sont pas suivies dans le temps. Il est évident qu’il y a un gros effort à faire en terme de recherches et de planification de recherches.
Le deuxième message c’est qu’effectivement, il faut que ce développement de la zone littorale se fasse en concertation avec l’ensemble des acteurs et avec des choix. Il est évident qu’à partir d’un certain moment, il y a des choix à faire au niveau de ces décisions et tout ceci dans une démarche de Développement Durable puisque c’est le comportement à adopter pour que, dans l’avenir, nous puissions, notamment en terme d’énergie, avoir des résultats qui permettent de satisfaire les besoins de nos sociétés en constante évolution.
Voilà très rapidement ce que je voulais vous dire en espérant que ces entretiens seront aussi profitables que chacun l’espère et je remercie Madame Brigitte Bornemann-Blanc de m’avoir invité à présider ces entretiens.
Merci
Mis à jour le 07 janvier 2008 à 11:04