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1999 : de l’animal à l’homme > TR 6 : L'expérimentation animale >  Discours de André-Laurent Parodi

Discours de André-Laurent Parodi

Docteur vétérinaire, directeur honoraire de l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, membre de l'Académie nationale de médecine

Biographie :

PARODI André-Laurent

Compte rendu :

Transcription :


23 octobre 1999 TR6


Discours de André-Laurent Parodi :


Je suis vétérinaire, j’ai exercé mes fonctions à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort où je suis professeur, je suis expert à la Commission Européenne dans la Direction Générale XXIV qui est la direction des consommateurs dan un comité qui est le Comité Scientifique, Santé Animale et Bien-être animale. Ceci indique que nous sommes dans une époque où les choses sont étroitement liées, celles de la santé des animaux et la manière dont ils sont élevés. Quelques réflexions sur le rapport qui a été fait, la remarque qui me paraît importante par la globalité des questions qui sont évoquées, nous sommes dans une session qui s’appelle expérimentation animale et vous pouvez constater que l’on ne parle pas seulement du statut de l’animal d’expérience, de l’animal de laboratoire et qu’on a débordé largement ce statut pour parler de ce que nous autres vétérinaires, nous appelons, les animaux de production, c’est à dire les animaux qui sont élevés en vue de fournir à l’homme des produits, des oeufs, du lait ou de la viande. C’est révélateur d’un fait de société tout à fait important, il y a maintenant, une vision de nos concitoyens, de nous-mêmes, sur l’animal, qui est beaucoup plus globale. Le vétérinaire distingue trois grandes catégories : il y a les animaux de compagnie, qui jouissent du bien être maximum avec un transfert anthropomorphe, il y a l’animal de production et il y l’animal de laboratoire. Tout ceci a été en partie intégré, dans ce rapport, ceci veut dire que notre société moderne évolue vers un regard plus global du statut de l’animal. Mais très vite il faut s’interroger sur les nuances subjectives qui vont s’attacher à ce regard. De quel animal parlons nous aujourd’hui ? C’est majoritairement de l’animal vertébré, le rat, la souris, le porc, la vache etc. Du fait de notre culture, du fait de notre sensibilité, nous avons établi des barrières, dans le règne animal entre des animaux que nous considérons comme devant être protégés, ceux qui ont le sang chaud, qui ont des attitudes, des expressions, et puis d’autres que nous avons négligés, il s’agit des vertébrés à sang froid, les reptiles, qui provoquent une certaine répulsion. Et puis les parasites et les bactéries et les virus, ce sont aussi des éléments du monde animal. Faut-il détruire ces parasites ? Ce sont des animaux, la question est extrêmement intriquée et extrêmement complexe et je cite ces excès pour dire que nous devons à chaque instant ramener notre réflexion, ramener notre regard sur des considérations, inévitablement ce sont des considérations utilitaires, matérialistes, c’est là la difficulté, arriver à concilier le concret, ce avec quoi nous sommes destinés à vivre et la vision plus noble de l’humanité, qui est un regard plus généreux, plus nuancé vers l’animal qui est notre partenaire de tout temps.




Mis à jour le 06 février 2008 à 14:31