1999 : de l’animal à l’homme > TR 3 : Alimentation, OGM et société >
Discours de Bernard Chevassus-au-LouisDiscours de Bernard Chevassus-au-Louis
Normalien, agrégé, directeur de recherches à l'Institut National de Recherche Agronomique et Président du Conseil d'Administration de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA)
Biographie :
CHEVASSUS AU LOUIS Bernard Compte rendu :
Transcription :
22 octobre 1999 TR3
Discours de Bernard Chevassus-au-Louis :
Je tiens à remercier les médias de rendre compte du travail de l’A.F.S.S.A., l’agence de sécurité alimentaire. En juillet 98, les parlementaires se sont émus du renforcement de la sécurité sanitaire, ébranlée dans trois domaines assez différents : les produits de santé, l’alimentation avec la vache folle par exemple et l’environnement. On en revient donc à la santé. En conséquence, on a créé deux agences, l’une sur les produits de santé et l’autre sur l’alimentation. Le rôle de ces agences est d’être saisies soit par les pouvoirs publics, soit par les associations, soit de se saisir elle-même de toute question qui la préoccupe concernant les risques dans le domaine de l’alimentation. Les parlementaires ont balayé large. Des moyens conséquents nous ont été attribués en même temps qu’il a fallu faire face à deux belles crises en guise de baptême. Instaurée en avril 1999 , nous avons eu depuis la dioxine, le Coca-Cola, et l’E.S.B. L’agence est indépendante du pouvoir politique, nous donnons des avis, l’indépendance est symétrique, le pouvoir politique est indépendant de l’agence. Point important que les parlementaires ont voté, nos avis quel qu’ils soient sont immédiatement rendus publics, mis sur un serveur qui peut être lu à travers le monde. J’aimerais revenir sur la tonalité de la journée qui a fait apparaître les citoyens consommateurs comme des êtres au comportement un peu curieux que les scientifiques auraient du mal à comprendre. Je voudrais m’employer à vous dire un certain nombre de choses, à savoir que les gens sont extrêmement rationnels quand il s’agit de risques. L’alimentation, ce n’est pas la nutrition, manger un animal s’accompagne de toute une symbolique. Manipuler des symboles, cela a un sens. Revenons au problème du risque, on dit aux gens, vous avez une chance sur 150 000 d’attraper quelque chose alors qu’en voiture etc... Imaginez qu’au lieu de bandes blanches, de signaux, quand vous conduisiez, vous n’ayez comme avertissement :1 chance sur 150 000, seul panneau indicateur des dangers de la route. Les gens ont donc besoin d’information binaire, c’est par rapport à ça qu’on se détermine. Le discours de la probabilité est un discours qui a été créé pour la théorie des jeux, pas pour gérer des risques. Deuxième point établir la probabilité, c’est mutualiser le risque, c’est dire ici il y a une personne sur cent qui risque de mourir, on est tous égaux devant ce risque, quand l’expert parle de probabilité, le citoyen répond Liberté, Fraternité, Egalité, mais ils ne parlent pas de la même chose.
Mis à jour le 05 février 2008 à 16:46