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2002 : Milieux Extrêmes d’un monde à l’autre, Terre, Mer et Espace > TR 1 : Éthique et centres de recherche - Responsabilité scientifique, sociale et environnementale >  Discours

Discours

Michel Glémarec, Professeur honoraire de l'UBO, Président des entretiens

Biographie :

GLEMAREC Michel

Compte rendu :

Transcription :

21 novembre 2002 TR1


Discours de Michel Glémarec


Je souhaite intervenir surtout afin de bien faire le lien avec les historiens qui ont présenté ce qu’était l’histoire aux XVIIe et XVIIIe siècles, au moment où s’achève cette année brestoise consacrée au 250e anniversaire de la création de l’Académie de Marine. Au XIXe siècle, nous assistons à un débat très fort, né essentiellement en France sur l’origine de la vie, entre transformistes (Lamarck) et fixistes (Cuvier). À ce moment-là, malheureusement, nous ne trouvons pas dans des circonstances politiques très favorables. Ce XIXe siècle est secoué à la suite de la période napoléonienne par les événements de juillet 1830, 1848 et 1870 et nous allons prendre beaucoup de retard par aux expéditions des Anglais, à un moment de stabilité très forte incarnée par la reine Victoria. De notre côté, nous n’aurons que les tentatives de Milne-Edwards, professeur à la Sorbonne et au Muséum. Il s’était fait offrir par la Marine un bateau afin de mener ses premières expéditions et, à Paris, la curiosité scientifique est alors très forte pour les échantillons recueillis par Milne-Edwards. C’est l’Exposition Universelle de 1889 qui va montrer ce qu’a fait la France dans ce domaine de la vie en profondeur.

Nous commençons le XXe siècle avec le prince Albert 1er de Monaco et Charcot, deux figures emblématiques. Beaucoup de nos maîtres, géologues, biologistes ont été formés sur le “ Pourquoi-Pas ” de Charcot. Mais il n’y a pas eu, dans ce XXe siècle, de réelle volonté politique au niveau de la France afin de faire de la France une nation maritime. Il n’y a que l’Institut des Pêches qui sera délocalisé à Nantes en 1962 avec un seul bateau océanographique basé à Brest dans les années 1930, le “ Président Théodore Tissier ” qui finira sa carrière en 1960 et qui sera remplacé par la “ Thalassa ”. Pour Brest, c’est en 1959, avec l’arrivée de De Gaulle, qu’il y a création d’un Comexo qui va travailler relativement vite et mettre tout de suite en chantier un bateau océanographique (17 décembre 1965), le “ Jean Charcot ”. Il est basé à Brest pour différentes raisons, politiques bien entendu, techniques, la Marine est là, mais surtout grâce à la présence des câbliers qui étaient les seuls marins capables de faire les manœuvres qu’impose une recherche océanographique moderne. La présence avec nous aujourd’hui du commandant Priser est une excellente façon de leur rendre hommage à tous. Nous, océanographes, nous avions enfin un réel navire océanographique. En 1966, le Cnexo est créé. En décembre 1968, la première pierre du centre océanographique de Bretagne est posée à Brest à la suite d’une réelle volonté politique et c’est là que va commencer une grande aventure moderne à partir de Brest.

Depuis, il y a eu d’autres navires, la base des navires côtiers du CNRS... Le développement du Cnexo a stimulé parallèlement les recherches marines à l’université et d’autres instituts viendront se greffer sur l’embryon d’alors, c’est notamment l’IRD et l’Institut Paul-Emile Victor...






Mis à jour le 30 janvier 2008 à 15:38