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2000 : Vagues de pollution, impacts et prévention > TR 3 : L’eau à la bouche : Pollutions industrielles, agricoles, la loi sur l’eau et la sécurité sanitaire >  Discours de Adrien Le Ménac'h

Discours de Adrien Le Ménac'h

Président de la commission coquillages du Comité Régional des Pêches de Bretagne

Compte rendu :

Transcription :


20 octobre 2000 TR3


Discours de Adrien Le Ménac'h :


Disons que je suis un marin pêcheur et ostréiculteur à la fois.Malheureusement notre survie à nous dépend de la qualité des eaux. Dans notre métier, nous sommes en train de perdre des zones complètes de conchyliculture à cause des pollutions. Je ne parle pas seulement de la pollution agricole, je la mettrai en deuxième ou troisième position. Mais nous avons la pollution urbaine, qui est la première et la pollution industrielle, c’est à dire tributylétain (TBT), cadmium, plomb, fer, tout ce qu’on veut, et le résultat est que nous sommes obligés de quitter les estuaires pour aller faire les élevages de plus en plus en mer.Les conchyliculteurs sont en train de prendre la place des marins pêcheurs et si on n'arrive pas à gagner sur la qualité des eaux, nous allons disparaître. De plus pour pouvoir continuer de travailler je suis sur un estuaire, sur la rivière de Pont-l’Abbé. En 1975, j’étais sur un chantier où l’on faisait 350 tonnes d’huîtres. Depuis, nous avons des pollutions.On ne peut plus élever une huître.Cependant le résultat commence à devenir un peu mieux. Ensuite, il y a eu les peintures industrielles genre TBT ;c’est ce qui se passe dans la rade de Brest avec les bateaux militaires.
Nous sommes obligés d’aller au large et cela nous pose beaucoup de problèmes de zones parce que les pêcheurs ne sont pas d’accord avec les conchyliculteurs.Alors concernant les plans d’épandage, c’est ce que je voudrais arriver à dire sur les communes littorales, je suis moi-même sur une commune où il n’y a plus un seul cultivateur.En été,il y a 25 000 touristes.
Le résultat,c'est que j’ai vu une personne qui venait des Côtes d’Armor arriver parce qu’il n’avait pas trouvé de terrains. Il est arrivé avec ses tonnes à lisier, ses pesticides et je l’ai aperçu, à 50 mètres de mes concessions conchylicoles, déverser ses herbicides et le reste.Je ne suis pas contre l’agriculture.
Mais il ne faut pas oublier qu'il m’a répondu “ je n’étais pas au courant, personne ne m’a prévenu ” ! Je pense que quand on veut faire quelque chose on doit se renseigner.
Pour continuer à travailler et pour pouvoir vendre nos coquillages,nous avons été obligés d’investir,de faire des bassins, des analyses. J'en ai fait 40 depuis le début de l’année. Il faut investir pour pouvoir vendre et payer encore pour analyser.
Ce sont toujours les mêmes qui payent,j’aimerais quand même que ce ne soient pas toujours les gens qui travaillent avec ce que la nature leur a donné qui soient obligés de payer.






Mis à jour le 28 janvier 2008 à 14:56