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Discours de René Quéméré

Président de la Chambre d’Agriculture du Finistère

Biographie :

QUÉMÉRÉ René

Compte rendu :

Transcription :


20 octobre 2000 TR3

Discours de René Quéméré :


Je suis agriculteur en Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC), en production laitière et en production porcine. Je vais vous parler davantage de reconquête de la qualité de l’eau que de pollution. Les agriculteurs et leurs organisations ont entamé la reconquête de la qualité de l’eau depuis déjà quelques années. Pourquoi ? Parce que l’eau fait partie de notre patrimoine commun,en ce qui nous concerne, nous les agriculteurs et l’ensemble de nos concitoyens.Le deuxième élément c’est que nous considérons qu’il y a une interdépendance entre l’activité agricole et l’activité économique que ce soit pour le tourisme, l’aquaculture ou les différentes activités qui se retrouvent sur nos côtes. Les agriculteurs sont engagés dans la reconquête de la qualité de l’eau. Les pratiques changent, même si ce n’est pas perceptible au niveau des résultats sur la qualité de l’eau en termes de nitrates.Cela est visible dans plusieurs bassins versants mais aussi sur l’ensemble du territoire. Pour les agriculteurs, la démarche qui est mise en oeuvre par la profession est celle qui consiste à relever le défi de la qualité de l’eau, qui passe par la remise en cause des pratiques, des habitudes et de certaines certitudes. Nous sommes confrontés à l’aspect économique,et il y a en plus un certain nombre de freins qu’on pourrait qualifier de psychologiques. Je vais aborder cinq points : les recherches, les opérations pilotes, le programme PMPOA, les bassins versants, les résultats de ces avancées.
1 - La recherche a permis deux types d’avancées : connaître les phénomènes que nous avons effectué dans notre réseau de fermes expérimentales en Bretagne. Pour le Finistère, c’est Kerlavic,et Saint Pol de Léon.La recherche a permis de proposer des solutions concrètes et réalistes aux agriculteurs : utilisation des effluents d’élevage pour remplacer les engrais chimiques,mise en oeuvre de couverts végétaux pour piéger les nitrates l’hiver et mise en place de bandes enherbées pour piéger aussi les phytosanitaires. Nous avons également proposé aux agriculteurs la mise en place de plans de développement durable. Il fallait les accompagner pour s’assurer de la faisabilité environnementale et économique de cette démarche.
2 - Je vais citer Equiterre en zone légumière, dont l’objectif est d’avoir les références nécessaires, pour dire aux producteurs de légumes ce qu’ils devaient mettre à tel moment de l’année pour arriver à une fertilisation raisonnée. La même chose dans les grandes cultures, à travers un réseau de reliquats d’azote dans certaines parcelles.A travers la mise en place d’une organisation que nous avons appelé le CRODIP, Association qui regroupe un certain nombre d’organisations professionnelles et dont la mission est de contrôler les pulvérisateurs.
3 - Au niveau du programme PMPOA, 3 chiffres :
- 92% des dexels sont réalisés
- 78% des projets d’amélioration sont déjà déposés
- 199 des travaux sont réceptionnés
4 - Au niveau des bassins versants,je vais prendre un exemple qui se trouve à Ploumoguer : 21 unités d’azote par hectare en moins, sur 3 ans.Autrement dit moins 17%. Sur le bassin versant de Pont-l’Abbé,nous constatons la baisse des engrais azotés de 24 unités par hectare soit moins 23% et au niveau des captages, je prendrai deux exemples : à Saint Divy et à Ploudaniel,productions en place depuis 1994,où l’on constate une stabilisation et une amorce de réduction du taux de nitrates.
Les agriculteurs sont fiers des progrès et des résultats acquis sur des zones certes privilégiées. Ils sont fiers de cette maîtrise de plus en plus grande sur l’environnement.