2000 : Vagues de pollution, impacts et prévention > TR 2 : Maux et mots, la communication et la crise : La vague des citoyens >
Discours de François CuillandreDiscours de François Cuillandre
Député du Finistère et membre de la commission d’enquêtes Erika, présidée par Mr Le Drian, de l’Assemblée nationale
Biographie :
CUILLANDRE FrançoisCompte rendu :
Transcription :
20 octobre 2000 TR2
Discours de François Cuillandre :
Je serai bref pour laisser la parole à la salle. Je compléterai surtout le propos d’Hervé Hamon en limitant mon propos sur le rôle des médias, les médias presse écrite. La dimension maritime dans notre pays est largement méconnue.De l’aveu même des intéressés que nous avons auditionné dans le cadre de la commission d’enquêtes parlementaires, la communication publique n’a jamais été bonne. Dans le cadre de la révision du plan “ POLMAR-mer ”, il a été demandé de prévoir l’affectation auprès du Préfet Maritime d'une cellule de crise. Communiquer sur ce genre d’affaires très difficiles, est quelque chose de très particulier.
De la même manière, nous avons constaté au fur et à mesure de nos auditions auprès d'une centaine de personnes, de responsables politiques clairement identifiés en charge du sujet quelques ratés pour ne pas dire plus. Néanmoins, quatre remarques sur la manière dont les médias ont géré cette crise au risque d'être politiquement incorrect. Un écrivain peut critiquer la presse, pour un responsable politique, c’est plus périlleux, mais je vais quand même m’y lancer pour ne pas faire dans la langue de bois. Il faut que les médias et nos concitoyens puissent admettre qu’un responsable puisse dire “ je ne sais pas ”, sans le prendre
pour un imbécile, ce sont les erreurs de Météo-France : où allaient arriver les nappes ? La polémique qui a pu avoir lieu avec le Préfet Maritime sur les nappes qui “ auraient disparu ” et qui étaient, en fait, entre deux eaux etc.
Deuxième remarque : que les médias et nos concitoyens puissent admettre que le scénario le plus catastrophique puisse ne pas être le vrai. Un exemple, la polémique sur la toxicité du pétrole qui a pris une ampleur démesurée dans les médias et largement diffusée sur Internet. Nous avons auditionné le patron du laboratoire Analytica, qui est un laboratoire “ indépendant ” ayant été à l’origine de cette large polémique.Très rapidement, la baudruche s’est dégonflée, puisque, alors qu’il avait commencé à reprendre ses accusations, le président l’a interrompu en disant :“ Monsieur vous avez prêté serment de dire la vérité ”. C’est le principe de la commission d’enquêtes, ordonnance de 1958 sur le fonctionnement des enquêtes parlementaires. Et puis
le ton a été plus “ cool ”, sous la responsabilité de Monsieur Girin, Président du CEDRE, qui était présent à cette audition.
Troisième idée : certains médias ont travaillé dans l’approximation, j’aurais pu amener une carte d’un journal, une carte des zones polluées en France. Le noir allait des Côtes d’Armor jusqu’au sud de la Vendée. Il y a nécessité de faire attention quand on publie ce genre d’informations.
Certains médias ont travaillé dans le sensationnel. Essayer de démontrer je ne sais quelle collusion entre les pouvoirs publics et les pétroliers. Je fais référence à la très mauvaise polémique, ce n’est pas parce que je suis Brestois que je le dis, sur le financement du CEDRE par Total Fina, parce que les pétroliers participent à la gestion de cet organisme ce qui me paraît tout à fait normal. Je ne parlerai pas de toutes les conclusions de la commission d’enquête, ce serait trop long. Mais le travail que nous avons fait est intéressant.
Il reste maintenant aux instances internationales et notamment aux instances européennes à les reprendre.
Mis à jour le 28 janvier 2008 à 10:35