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2009 : L'Heure bleue : Changement climatique, énergies de la mer et biodiversité > Table Ronde 1 – Changement climatique : les enjeux Nord Sud, la sécurité maritime et pêche >  Intervention de Gérald Hussenot

Intervention de Gérald Hussenot

Secrétaire général du Comité régional des pêches

Biographie :

HUSSENOT Gérald

Compte rendu :

Regardez la vidéo de l'intervention sur canalc2.tv : cliquez ici.

Transcription :

15 octobre 2009 Table ronde 1


Discours de Gérald Hussenot :

(transcription sous réserve de validation)

Brigitte Bornemann-Blanc : Comment le Comité régional des pêches utilise toutes ces données ?

Gérald Hussenot : Je voudrais revenir au thème de ce colloque et de cette réunion. La collectivité s’honore en effet de s’investir sur ces dossiers qui sont très importants, mais j’ai peur d’une chose. Quel message donne-t-on à la jeunesse d’aujourd’hui en ne cessant de bâtir un monde où le catastrophisme est ambiant, permanent. On culpabilise en permanence les gens, les consommateurs. Je crois qu’il faut faire attention à ce que l’on dit vis-à-vis des jeunes. Les générations qui ont de l’expérience et qui ont vécu des événements historiques savent s’affranchir de ces données-là. Il est bien entendu important que chacun d’entre nous s’investisse, mais il faut être attentif à ne pas délivrer un message vraiment noir et négatif et à ne pas tenir un discours anxiogène permanent. Cela m’inquiète beaucoup parce que vivre dans une société assise sur le principe de précaution où toutes les relations entre les humains sont judiciarisées à l’extrême rend l’avenir triste. Essayons de positiver, attention au message que l’on donne.
Pour en revenir à des choses plus terre à terre, le secteur que je représente ici est un secteur qui n’a pas les pieds dans la boue, mais les mains dans l’eau. Les producteurs, que l’on représente, sont confrontés à l’ensemble de ces difficultés en permanence. Je ne veux pas être trop long sur cet élément-là. En ce qui concerne le changement climatique et l’évolution des espèces, en effet, nous sommes concernés. Je reconnais l’intérêt des analyses scientifiques sur la progression lente des espèces d’eau chaude dans le Golfe de Gascogne. C’est vrai qu’on rencontre un peu plus qu’autrefois des espèces qu’on voyait rarement : une fois on a trouvé une crevette tropicale. Mais franchement on n’en est pas encore à pêcher du thon tropical au large de Brest. Ça viendra peut-être, je n’en sais rien. On a parlé tout à l’heure de la possibilité d’exploiter les zones arctiques, tant mieux, on verra si c’est possible. De toute façon à ce moment-là la pêche française n’aura plus de bateau, ce sera fini. Mais peut-être que d’autres nations pourront l’exploiter. Tout n’est pas négatif, il y a des côtés positifs de temps en temps. Pour ce qui est de l’évolution des espèces, je serai un peu plus discret. Les pêcheurs ne remarquent pas une évolution vraiment notoire. Ils notent des phénomènes pour lesquels les scientifiques n’apportent pas d’explications. On prévoyait une disparition totale du merlu, or il y en a de plus en plus. On prévoyait aussi la disparition des anchois, et on n’en a jamais pêché autant que cette année. Pour l’instant, on ne sait pas à quoi c’est dû. Il y a une évolution lente de la ceinture algale en Bretagne, c’est un sujet important, mais on n’en connaît pas les raisons pour l’instant. On parle évidemment des modifications climatiques, mais est-ce qu’il n’y a que ça ? On ne sait pas. Donc je serai plus discret sur l’évolution de la ceinture algale bretonne.
En ce qui concerne les énergies marines renouvelables, c’est un sujet important et à la mode. Compte tenu de la position de la Bretagne en matière d’énergie, elle est totalement déficitaire, tributaire de l’ensemble de la France, voire de pays étrangers. Donc on est obligé d’investir sur une recherche d’énergie nouvelle et notamment en mer où on peut trouver une source importante de production d’énergie. Mais comment opérer ? On en revient à ce que l’on disait tout à l’heure : il faut des éléments, mais surtout il y a la nécessité d’avoir une stratégie. On espère que la stratégie de l’Etat d’une part, mais aussi la stratégie de la Région, puisque la région a établi une réflexion pertinente sur les meilleurs emplacements possibles et l’optimisation des zones de productions d’énergie marine renouvelable, seront clairement établies d’ici à la fin de l’année. Lorsque ces deux éléments seront confrontés, ils permettront certainement de définir un certain nombre de secteurs plus favorables que d’autres. C’est un premier pas de franchi mais il reste encore beaucoup de travail. Une des difficultés majeures est la confrontation entre la position des opérateurs ou des promoteurs qui eux, évidemment, n’ont de cesse de vouloir s’installer partout tout autour du littoral et les usagers du milieu qui disent qu’on ne peut pas installer des récupérateurs d’énergie n’importe où. Les promoteurs ont des impératifs, que l’on reconnaît, mais les pêcheurs aussi ont leurs impératifs et nous voulons pouvoir faire valoir nos intérêts. Cette discussion-là a été lancée dans un cadre qui n’était pas fixé. C’est pour cela que l’on perd du temps. La nécessité préalable est d’avoir la définition de secteurs dans lesquels globalement, collectivement, on aura établi des zones dans lesquelles il pourrait y avoir des développements. C’est ce qui s’est passé chez nos voisins en Belgique où pendant des années les usagers du milieu ont discuté parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur le secteur que ce soit les pêcheurs, le tourisme, les autorités de l’Etat, la Marine belge… Au bout d’un certain temps, ils se sont mis d’accord pour définir un secteur qui serait dédié, pour une période assez longue, au positionnement d’un parc éolien. Une fois que ces zones ont été fixées, les choses ont évolué normalement, avec des rapports normaux entre les promoteurs et les usagers. C’est une disposition qu’il est nécessaire de prendre aussi chez nous, sinon, on n’avancera jamais. Sur ce sujet-là, vous avez évoqué deux ou trois spots bretons pour lesquels il y a déjà des projets dans les cartons. Pour ces projets, des relations étroites ont été nouées entre les promoteurs et le monde de la pêche. Cela n’a pas été très facile, mais il y a des rapports qui se sont établis. L’exigence de la pêche c’est d’abord d’être entendue et que l’implantation ne puisse se faire qu’en concertation. La concertation ne se fait pas facilement, elle nécessite de discourir, de dialoguer, d’évaluer les avantages et les inconvénients et, pour la partie promoteur, de reconnaître que les arguments avancés par les professionnels sont valables et recevables. Pour les études d’impacts, les indices préalables doivent être confrontés à l’expertise et à l’analyse des professionnels pour être certain qu’on tient bien le même discours. C’est un sujet épineux. On est sur un terrain où on parle d’éolien offshore, mais il y a aussi un environnement assez complexe puisqu’on évoque, pour des puissances plus ou moins importantes suivant les promoteurs, le fait de transformer ces parcs éoliens sur mâts immergés en de l’éolien flottant. C’est une technologie différente qui entraîne des problématiques différentes notamment sur l’usage du milieu. Cela explique à mon avis la raison pour laquelle on n’avance pas. Ces idées sont dans l’air, elles ne sont pas vraiment formalisées et les vérités d’un jour ne sont pas les vérités du lendemain. Devant tout ça, ce n’est pas facile de se positionner. Cela explique aussi cette lenteur. Il y a peut-être des pays qui sont beaucoup plus avancés que le nôtre comme ceux de l’Europe du Nord. Ils ne se sont peut-être pas posé autant de questions métaphysiques que nous, mais aussi probablement l’usage du milieu était différent du nôtre, notamment par rapport à la pêche. Au Danemark, les zones où c’est implanté sont des petits fonds dans lesquels il n’y a pas beaucoup d’activité. Ça simplifie un peu les problèmes.
En ce qui concerne l’exploitation durable des ressources, la position de la France et de l’Europe est un peu différente de celle du reste du monde dans la mesure où il y a quand même, et je crois que c’est l’exception, un encadrement lourd des activités de la pêche professionnelle. Maintenant, si l’on rajoute à cette strate de réglementation européenne l’ensemble de la réglementation française et toute l’activité d’encadrement de la pêche que l’on a mis en place en Bretagne depuis 20 ans, on a un encadrement de l’activité qui est, à mon avis, exemplaire. Je crois qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde où l’activité est aussi réglementée et aussi « enrégimentée ». Depuis quelques années on rentre aussi dans le cadre de l’implantation du Parc Marin d’abord, des différentes zones Natura 2000, des aires marines protégées globalement, si bien que la région Bretagne est quasiment ceinturée. Il n’y a pas beaucoup d’espace encore laissé libre et qui échappe à une aire marine protégée. A l’intérieur de ces aires marines protégées, la profession est un interlocuteur valable et a toujours défendu une position de participation active, mais sous réserve qu’on reconnaisse ses droits. Jusqu’à maintenant, les choses étaient bien encadrées, mais depuis le Grenelle de la Mer, on a senti une légère évolution où des préoccupations que je qualifierai d’environnementales, sans vouloir aller trop loin, ont provoqué un changement de système et la pêche apparaît plus qu’avant comme une variable d’ajustement qu’on peut négliger. Il est évident qu’on ne peut pas accepter de rentrer dans un dispositif comme ça. Il y a une absolue nécessité de maintenir le dialogue qu’on a eu jusqu’à maintenant. Ce dialogue a d’ailleurs permis de construire le Parc Marin. Si le Parc Marin existe aujourd’hui c’est grâce à la pêche bretonne, je le dis sans modestie, parce que si on s’y était opposé, il ne se serait jamais fait. Il s’est fait parce qu’on a établi une concertation entre les pouvoirs publics, les scientifiques et la pêche de loisir pour bâtir quelque chose de commun, de collégial. La différence avec ce qu’on ressent aujourd’hui - et je ne suis pas seul à la ressentir - c’est qu’on a changé un peu de braquet et on essaie d’imposer coûte que coûte, sans vraiment réfléchir, l’idée de considérer que la moitié des aires marines protégées doivent être des réserves. Si vous dîtes ça à froid comme ça, vous allez évidemment rencontrer une opposition totale de la profession. Nous ne sommes absolument pas d’accord avec ça, c’est inacceptable. Par contre, que par discussion et par accord, on estime que des zones doivent avoir des traitements particuliers à l’intérieur de l’ensemble des zones réglementées qui existent aujourd’hui, nous le faisons tous les jours. Donc il faut faire bien attention, et nous serons bien entendu vigilants, à ne pas basculer dans le sens inverse qui donnerait, à mon avis des effets totalement négatifs. Le message que je souhaite passer est que l’on continue à travailler comme on l’a fait ; ce qui va dans le bon le sens. Mais il ne faut pas bousculer les gens, sinon ça ne marche pas.

Brigitte Bornemann-Blanc : Je voudrais revenir sur trois points. Vous avez dit qu’il ne fallait pas être catastrophique, nous ne le sommes pas puisque nous avons la chance d’avoir les meilleurs pêcheurs du monde. Il faut rappeler que la pêche bretonne est une pêche à la fois raisonnée, raisonnable, dont les structures sont extrêmement fortes. On ne peut pas dire que le tempérament des pêcheurs soit froid, ce serait peut-être plutôt l’inverse. Cela a provoqué une concertation ; en ce qui concerne l’implantation du Parc Marin, il y a eu plus de 10 ans de dialogue. Cela veut dire qu’on prend le temps, que l’on n’est pas dans la précipitation. Ça c’est le premier point.
Qu’il y ait du merlu et de l’anchois, c’est une chance, il pourrait ne plus y en avoir. Maintenant, comme vous le dîtes, Gérald Hussenot, peut-être que ce n’est pas le changement climatique qui influence ces bancs de poissons. Mais encore une fois, c’est un sujet pour la recherche et je sais que vous tenez spécialement à ce qu’il y ait un dialogue entre la recherche et les pêcheurs. Est-ce que vous pourrez nous dire tout à l’heure de quelle manière vous travaillez avec les scientifiques que ce soit les scientifiques d’Ifremer ou des laboratoires privés ?
Enfin vous avez dit que vous étiez promoteur, vous avez la chance, au niveau du monde de la pêche de pouvoir utiliser un certain nombre de vocables, il y a celui de promoteur, de producteur, d’exploiteur… J’aimerais que vous puissiez nous rassurer quand vous dîtes qu’il n’y aura plus de pêche bretonne, dans quelques années, j’espère que c’est faux. Comment la pêche bretonne s’adapte ? et comment les bateaux s’adaptent ?

Marianne Piqueret : Je crois que ce vous avez dit sur les énergies renouvelables rejoint les préoccupations qui sont les nôtres en ce moment. C’est vrai que pour l’instant, en l’absence de stratégie affichée, l’initiative est laissée aux porteurs de projet sur la base d’un tarif qui est ce qu’il est et qui incite forcément à aller rechercher les secteurs les plus intéressants sur le plan technico-économique et c’est légitime. Ces secteurs ne sont pas nombreux sur la façade maritime parce que, pour le moment, la technologie de l’éolien implanté nécessite des fonds assez modérés. Ainsi les sites favorables sont rares et rencontrent nécessairement d’autres usages. La concertation est donc nécessaire. C’est tout l’objectif du travail qui est en cours actuellement en lien avec la Région qui fait un gros travail sur ce sujet également et qui permet d’améliorer la connaissance qu’on peut avoir du milieu des énergies renouvelables. Ensuite, effectivement, une stratégie permettra d’avoir plus de lisibilité pour l’ensemble des acteurs, aussi bien les promoteurs de projets que l’ensemble des acteurs de la mer et les pêcheurs. La concertation existe déjà entre porteurs de projet et milieu de la pêche dans la mesure où l’échelle de la planification et l’échelle de projet ne sont pas les mêmes. C’est-à-dire que le fait qu’on puisse déterminer des zones qui seront propices ne dédouanera pas les porteurs de projets de réaliser l’ensemble du travail en termes d’évaluation des impacts des installations et de concertation avec l’ensemble des acteurs locaux.

Gérald Hussenot : Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous venez de dire. Il y a en effet un essai d’avoir un partenariat actif et étroit et je pense qu’une fois que la stratégie sera mise sur la table, les choses pourront aller probablement plus vite. Si on prend l’exemple de la baie de Saint-Brieuc, un certain nombre de projets ont été mis sur la table, ne s’inscrivant pas dans cette logique de stratégie. La proposition s’est trouvé confrontée à un projet, puis un deuxième, puis un troisième… On ne peut pas accepter, on ne peut pas imaginer que globalement, l’implantation se fasse au gré de la proposition des projets. Il faut certainement une stratégie et elle entraînera pour les uns et pour les autres des économies et des pertes, mais tout cela doit être analysé préalablement.
En ce qui concerne la remarque préliminaire que j’ai faite, je veux simplement dire qu’on n’a pas le droit de présenter aux générations futures une situation désespérée. Je ne dis pas que c’est l’objet des échanges d’aujourd’hui, mais globalement quand on lit la presse, on a l’impression qu’on est dans un monde qui est fini. Ce n’est pas vrai. Il faut réagir à cela, en tenant compte des problèmes réels qui existent. Les problèmes réels sont sous-tendus par des analyses scientifiques qui méritent d’être affinées et peut-être aussi expertisées.

Brigitte Bornemann-Blanc : Comment la pêche et la flotte évoluent ?

Gérald Hussenot : Du fait de l’encadrement par la politique commune de la pêche, en l’espace de 20 ans, la Bretagne a perdu plus de la moitié de ses bateaux et de ses marins. Ce qui est dit dans le cadre de la politique commune et de sa réforme consiste à préconiser la suppression des bateaux puisqu’on n’est pas encore dans une situation où la ressource peut être exploitée durablement. Nous on ne s’inscrit pas dans cette logique. Si on suit cette idée, comme je le disais tout à l’heure, dans 10 ans, il n’y aura plus de bateaux de pêche en Bretagne, il n’y aura plus que des petites pêches côtières artisanales, Ce n’est pas ça qui permet de faire vivre quand la ressource est là. Il ne s’agit pas de maintenir une flottille pour une ressource qui ne serait pas là. Ce n’est pas cela, on s’est adapté au fil du temps. Je me réjouissais tout à l’heure d’imaginer des bateaux pouvant aller pêcher dans des secteurs même s’il y a des restrictions. Compte tenu du secteur ce seront forcément des bateaux d’une certaine importance. Mais encore faut-il avoir des bateaux. Or il n’y aura plus d’armateur à la pêche lointaine, à la pêche hauturière.

Brigitte Bornemann-Blanc : Il y en a combien actuellement ?

Gérald Hussenot : On rattache les thoniers senneurs océaniques à la flottille bretonne. Donc ils sont environ une trentaine, ce n’est pas grand-chose. Et en matière de chalutier de plus de 30 mètres, il y en a au maximum 20 en Bretagne. La stratégie telle qu’elle est aujourd’hui conduira à terme à un repli sur la bande côtière. J’exagère quand je dis qu’il n’y aura plus de bateaux, il y en aura encore quelques-uns. Mais cette stratégie de repli sur la bande côtière fait que les problèmes de cohabitation seront tels qu’on aura beaucoup de difficultés à faire coexister ensemble ces deux milieux.
Quant à la question des rapports avec les scientifiques, la confrontation des points de vue avec Ifremer se fait en permanence notamment dans le cadre de commissions spécialisées qui concernent à peu près toute la plage d’activités qu’on peut avoir : les crustacés, les coquillages, les algues… Ces commissions se réunissent tous les deux-trois mois et permettent de faire le point sur les activités des uns et des autres et les stratégies de développement que l’on peut mettre sur pied. Ifremer, bien entendu, participe en permanence à ces travaux.

Brigitte Bornemann-Blanc : Au niveau des structures internationales, comment fonctionnez-vous à l’heure actuelle ? Qui négocie et pour qui ?

Gérald Hussenot : Au niveau des structures internationales, la délégation se fait à la Commission européenne. C’est le représentant qui sera chargé de défendre les intérêts de la pêche française. Les professionnels ont également des représentants qui participent, mais la France est encadrée par une réglementation européenne et une représentation au travers de la Commission.


Brigitte Bornemann-Blanc : Comment les bateaux de pêche s’adaptent, aujourd’hui, aux normes environnementales.

Gérald Hussenot : L’adaptation aux problèmes environnementaux se fait globalement. Il y a une disposition très intéressante qui a été mise sur la table. Elle provenait à l’origine de Bruxelles, et consistait à mettre en avant un certain nombre de mesures environnementales qu’on a traduites dans notre langage en un dispositif de « contrat bleu ». L’idée était de pouvoir soulager, à certaine période de l’année, l’exploitation des navires pour libérer du temps qui serait alors consacré à autre chose que la pêche. L’éventail des possibilités pour ce temps libéré est énorme puisque, ça peut aller de l’observation météorologique, biologique, du climat… mais également la possibilité de mobiliser les navires pour la pollution marine ou d’apporter des améliorations dans la gestion des ressources en modifiant les habitudes de pêche. C’est un dispositif qui est très intéressant, que l’on a essayé de traduire dans notre réglementation interne, mais qui évolue cahin-caha parce qu’évidemment cette réduction d’activité entraîne un manque à gagner. Les entreprises ne peuvent pas se permettre de rester à quai simplement pour des raisons environnementales. L’intérêt était de trouver un système qui permette de financer cette période d’arrêt, d’activité autre. C’est en œuvre aujourd’hui, mais les choses sont très difficiles. C’est un sujet important qui permettrait dans l’avenir d’aller au de là, mais pour cela, il faut des moyens financiers.




Mis à jour le 22 juillet 2010 à 12:27