1998 : Risques associés aux progrès technologiques > TR 5 : Energie nucléaire : quelles orientations depuis 1997 en Europe ? >
Discours de Jean-Pierre Chaussade : l'énergie nuclaire est-elle incontournable?Discours de Jean-Pierre Chaussade : l'énergie nuclaire est-elle incontournable?
Conseiller technique chargé de la communication sur l'environnement et le nucléaire EDF
Biographie :
CHAUSSADE Jean-PierreCompte rendu :
Transcription :
24 octobre 1998 TR5
Discours de Jean-Pierre Chaussade :
Résumé : Jean-Pierre Chaussade donne des éléments d’informations sur les besoins énergétiques des principaux pays, les ressources et la consommation.
La situation énergétique en France
La demande énergétique en France
En 2020, la Terre comptera 8 milliards d’individus, contre 5,8 milliards aujourd’hui. Le développement économique mondial devrait progresser de 1,6 à 2,4% par an et la demande mondiale d’énergie risque de doubler d’ici l’an 2020 par rapport à la consommation de 1990.
L’évolution de la demande mondiale d’énergie primaire
D’ici 2020, la consommation de pétrole devrait augmenter de 30% ;
D’ici 2020, la consommation de charbon devrait doubler ;
D’ici 2020, la consommation de gaz devrait plus que doubler.
Les principaux facteurs de l’évolution de la demande énergétique
La démographie :
A l’horizon 2020, le niveau de population mondiale devrait passer de 5,8 milliards aujourd’hui à 8 milliards d’individus.
Le développement :
Selon le Conseil Mondial de l’Energie, 90% de la croissance énergétique aura lieu dans les pays en développement, notamment en Asie et en Amérique Latine.
Ces pays en développement consomment actuellement 35% de l’énergie mondiale. Ils en consommeront 50% d’ici 2020. Les pays dont la demande d’énergie va le plus augmenter sont principalement : la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, le Pakistan, la Thaïlande et la Malaisie.
L’urbanisation :
Les formes d’énergie demandées seront fonction du poids de l’habitat urbain concentré, qui prend maintenant une place dominante dans de nombreux pays en développement.
La demande mondiale d’électricité :
L’évolution de la demande en énergie finale est d’abord caractérisée par le développement de la consommation d’électricité, dont l’utilisation est un facteur d’efficacité énergétique.
L’électricité est devenue la technologie centrale du XXème siècle :
La croissance moyenne de la demande mondiale d’électricité est à l’heure actuelle de 3% par an.
Il existe cependant, au niveau de la consommation mondiale d’énergie électrique de très fortes disparités, bien supérieures aux écarts enregistrés dans la répartition de la consommation d’énergie : les pays en développement représentent seulement un quart de la consommation mondiale d’électricité, alors qu’ils constituent 80% de la population mondiale.
Chine : 1 000 kWh/an/habitant
Japon : 7 500 kWh/an/habitant
Suède : 15 000 kWh/an/habitant
La consommation d’électricité devrait croître beaucoup plus vite que celle des autres énergies finales :
Elle devrait augmenter de 50 à 100% d’ici 2020, de 140 à 320% d’ici 2050.
(Pourquoi de tels écarts dans les estimations ? : pour économiser l’énergie primaire, il faut augmenter la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale. Mais, dans les pays en développement, l’installation des infrastructures nécessaires demande d’importants investissements. Les capitaux correspondants seront-ils mis à leur disposition ?
Pourtant, si on veut limiter la croissance de la consommation d’énergie finale à 50% d’ici 2020, il faudrait que la production d’électricité augmente de 100%).
D’ici 2020, on construira plus de centrales de production d’électricité en 25 ans qu’au cours des 100 dernières années.
Or l’industrie électrique absorbe aujourd’hui près de 35% du total des énergies primaires produites dans le monde (près de 40% dans les pays industrialisés).
En 1996, 17% de l’électricité mondiale était d’origine nucléaire :
442 réacteurs dans 32 pays ; 36 réacteurs en construction :
22% de l’électricité des Etats-Unis (110 réacteurs) ;
33% de l’électricité du Japon (53 réacteurs) ;
30% de l’électricité des pays de l’Union européenne (146 réacteurs ; 3 en construction) ;
26% de l’électricité de la Grande-Bretagne (35 réacteurs) ;
30% de l’électricité de l’Allemagne (20 réacteurs) ;
44,5% de l’électricité de la Suisse (5 réacteurs) ;
52,5% de l’électricité de la Suède (12 réacteurs) ;
77% de l’électricité de la France (57 réacteurs).
Les ressources énergétiques mondiales à l’horizon 2020
Les énergies primaires disponibles en 2020 seront les mêmes que celles que nous exploitons déjà : les chances d’une percée technologique ou économique ouvrant la voie à une énergie nouvelle sont limitées.
Les combustibles fossiles :
En 1997, 88% de l’énergie marchande produite dans le monde provient de la consommation de combustibles fossiles.
Les réserves connues correspondent à :
250 ans de consommation pour le charbon
45 ans de consommation pour le pétrole
70 ans de consommation pour le gaz
Il ne faut pas oublier que les combustibles fossiles sont des matières premières essentielles de la chimie et, qu’utiliser les ressources disponibles pour l’énergie, c’est priver les générations futures de matières premières irremplaçables pour d’autres productions.
L’uranium :
Les réserves d’uranium sont abondantes : de 120 ans à plusieurs centaines d’années selon la technologie utilisée : dans l’optique de l’utilisation de surgénérateurs, les réserves énergétiques sont particulièrement importantes.
Les énergies renouvelables :
En dehors de l’hydraulique qui représente 7% de la production d’énergie dans le monde et 18% de la production d’électricité, l’énergie éolienne et l’énergie solaire ne devraient pas dépasser 2,5% à 3% de la consommation mondiale en 2020 : même si la ressource fournie par l’énergie solaire peut être considérée comme quasi-inépuisable, les progrès de son exploitation sont extrêmement lents. La technique photovoltaïque ne sera sans doute pas rentable avant l’an 2050 ; les questions de coût et de durée de vie des capteurs doivent encore faire de gros progrès. De plus, cette énergie très diffuse ne correspond pas aux besoins concentrés des grandes agglomérations.
A l’horizon 2020, la production d’électricité par énergie solaire devrait être utilisée principalement dans les régions non équipées de réseau électrique et faiblement consommatrices d’énergie : cette forme d’énergie doit impérativement être développée pour approvisionner 3 milliards de personnes qui, aujourd’hui, n’ont pas accès à l’électricité.
Les préoccupations liées à la protection de l’environnement.
L’impact des préoccupations écologiques dans les choix énergétiques a commencé à se faire sentir depuis le milieu des années 1970 : économies de matières premières, sûreté nucléaire, réduction des pollutions atmosphériques, meilleure insertion des ouvrages dans les paysages et dans l’occupation de l’espace territorial, utilisation rationnelle de l’énergie, etc.
L’effet de serre : un phénomène planétaire :
La dispersion dans l’atmosphère de quantités croissantes de CO2 et d’autres gaz à effet de serre modifie les échanges d’énergie entre le soleil, la terre et l’espace. Ces modifications pourraient avoir deux conséquences au niveau planétaire : le réchauffement du climat et les perturbations du cycle hydrologique.
L’effet de serre a des implications fortes pour les choix énergétiques futurs puisqu’une grande partie du flux du gaz carbonique vers l’atmosphère est due à la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) : l’industrie électrique produit aujourd’hui 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La Conférence de Kyoto sur la limitation contraignante des émissions de gaz carbonique, en décembre 1997, a montré, qu’aujourd’hui, les politiques énergétiques ne pouvaient plus être seulement nationales ; la dimension globale des choix énergétiques doit être prise en compte.
Un protocole d’accord a été signé à Kyoto fixant des objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2012 :
5,2% en moyenne mondiale ;
8% pour l’Union européenne ;
7% pour les Etats-Unis ;
6% pour le Japon et le Canada
Mais les émissions des pays en développement pourraient progresser très fortement : pour la seule Chine, la production de gaz carbonique pourrait, en 2020, être équivalente à celle de l’Europe entière.
Aujourd’hui, la Chine consomme 1,5 milliards de tonnes de charbon, autant que tous les pays de l’OCDE réunis.
La moitié du charbon, qui est extrait dans le Nord-Ouest de la Chine, est consommé pour transporter l’autre moitié sur les lieux de consommation, dans le Sud-Est.
Le nucléaire et l’effet de serre :
Quelques chiffres (source ETSU) :
1kWh “ nucléaire ” = 4g de CO2 ;
1kWh “ gaz ” = 446 g de CO2
1kWh “ pétrole ” = 818 g de CO2
1 kWh “ charbon ” = 955 g de CO2
Si tous les pays de l’OCDE adoptaient la même structure de parc de production d’électricité que la France, le pourcentage de réduction de CO2 des pays développés serait de 35% !
Energie : L’exemple de la France
L’approvisionnement énergétique de la France
L’indépendance énergétique
Taux d’indépendance énergétique de la France :
en 1973 : 22,5% (le pétrole occupe 70% dans le bilan énergétique)
en 1997 : 50,1% (le pétrole occupe 40% dans le bilan énergétique)
En comparaison :
Taux d’indépendance énergétique de l’Italie : en 1973 : 16,7% ; en 1997 : 17,7%.
Une offre mondiale abondante mais une Europe pauvre en ressources
L’offre au plan mondial est et restera abondante dans les quarante ou cinquante années à venir.
Pour l’Europe de l’Ouest, les réserves disponibles (ratio réserves sur production) sont de 7 ans pour le pétrole et 21 ans pour le gaz. L’Europe de l’Ouest est donc fortement dépendante de ses importations qui couvrent 53% de ses besoins en pétrole, 37% pour le charbon et 30% pour le gaz.
Et elle le sera plus encore dans l’avenir : la dépendance énergétique de l’Europe, qui est actuellement de 48%, sera de 60% en 2010 et 70% en 2020.
Remarque : les pourcentages précédents incluent la Norvège et ses réserves de pétrole et de gaz.
La concurrence de plus en plus vive à laquelle les pays européens seront confrontés dans leur achats pétroliers en particulier, ne sera pas seulement le fait des pays en développement mais aussi des Etats-Unis : ceux-ci représentent déjà le tiers des importations pétrolières de l’OCDE et ils prévoient d’augmenter de 20% leurs importations dans les dix ans à venir.
Il y a 25 ans, les réserves pétrolières du Moyen-Orient représentaient la moitié des réserves mondiales ; elles en représentent aujourd’hui les deux tiers. Les ressources de gaz se concentrent en Russie et au Moyen-Orient, régions qui posent des problèmes de stabilité politique.
Il y a là un moyen de pression sur les économies de l’Europe, du Japon et de l’Amérique du Nord, qui n’est guère sensible dans la situation actuelle où l’offre est abondante. Mais la concurrence pour accéder aux ressources ira en s’amplifiant et n’est guère favorable à la sécurité des approvisionnements européens.
La politique énergétique de la France
Entre 1950 et 1970, la consommation d’électricité des Français avait quadruplé. Pour satisfaire cette demande, la France avait fait de plus en plus appel au gaz et au pétrole, deux combustibles importés, mais bon marché et disponibles en grandes quantités.
En 1973, le premier choc pétrolier, provoqué par la guerre du Kippour, multiplie par deux le prix du pétrole. La France, dont l’indépendance énergétique n’est que de 22,5%, voit sa facture pétrolière passer de 15 milliards en 1972 à 52 milliards en 1974. Cette facture culminera à 162 milliards en 1981, après le second choc pétrolier (300 milliards de francs 1997).
Dès 1973, les pouvoirs publics mettent en place une nouvelle politique énergétique dont l’objectif essentiel est de renforcer la sécurité d’approvisionnement à long terme de la France. Trois orientations sont choisies :
le développement de la production d’énergie en France ;
la diversification des approvisionnements extérieurs, par énergie et par origine géographique ;
la promotion des économies d’énergie.
La relance de l’hydraulique et surtout l’énergie nucléaire apparaissent alors comme la meilleure solution pour répondre aux besoins énergétiques français : l’objectif était d’atteindre en l’an 2000 un taux d’indépendance énergétique de 50%.
Grâce au programme nucléaire français, le taux d’indépendance énergétique a atteint les 50% dès 1993 et est resté stable depuis lors : aujourd’hui, plus de 90% de la production d’électricité française est d’origine “ nationale ”, nucléaire et hydraulique.
Le choix du nucléaire et son impact économique
1997 :
la production d’électricité en France : 457,7 milliards de kWh
la consommation intérieure d’électricité : 410,5 milliards de kWh.
L’équipement électro-nucléaire de la France :
A la fin 1997, le parc nucléaire comprend 57 réacteurs à eau pressurisée : 34 de type 900 MW,
20 de type 1 300 MW, et 3 de type 1 450 MW (palier N4).
En 1997, la production d’électricité d’origine nucléaire a été de 376 milliards de kWh, soit 83% de l’électricité produite par EDF et 78% de la production électrique française totale.
Grâce au nucléaire et à l’hydraulique, l’électricité française dépend pour moins de 10% d’importations de combustibles fossiles. Ceci nous met à l’abri des variations du cours du dollar et de toute conjoncture internationale incertaine - politique ou économique - en provenance des pays producteurs.
La France peut ainsi se prévaloir d’avoir un coût de production de l’électricité parmi les plus compétitifs et les plus stables d’Europe et ceci pour longtemps.
La facture énergétique de la France
En 1981, la facture énergétique de la France avait atteint 162 milliards de francs, ce qui représente 300 milliards de francs en valeur 1997.
De 1981 à 1996, la facture énergétique de la France a continuellement diminué grâce à la diminution du prix du pétrole mais aussi au recours croissant à l’électricité nucléaire produite nationalement : en 1996, le solde du commerce extérieur en matière d’énergie était revenu à son niveau d’avant le premier choc pétrolier de 1973 (en francs constants).
En 1997, la France a dépensé 85,6 milliards de francs pour son énergie, l’essentiel étant lié aux importations de pétrole. Et le recours à l’électricité nucléaire lui permet d’économiser 50 milliards de francs en devises chaque année !
Le prix de l’électricité
Le parc nucléaire français, du fait de la standardisation des centrales, a été construit en séries à un coût très compétitif : son coût de construction a été de 30 à 40% inférieur à celui des autres parcs nucléaires dans le monde. Aujourd’hui, ce parc est déjà amorti à plus de 50%. Et si son âge moyen est de 13 ans, son espérance de vie est de 40 ans, le rendant apte à couvrir nos besoins jusqu’en l’an 2020.
La standardisation du parc nucléaire français permet aussi de réaliser des économies importantes dans l’exploitation des centrales, tout en améliorant la sûreté et en facilitant les contrôles. Ces performances ont permis aux consommateurs français de bénéficier d’une baisse substantielle du prix du kilowattheure en francs constants :
entre 1986 et 1996 : - 19% ; 1997 : - 6% ; 1998 : - 3,5% ; 1999 : -2,25% ; 2000 : - 2,25%.
Actuellement, le coût du kWh produit par le parc nucléaire existant est inférieur de 20% à celui des meilleures filières thermiques (cycle combiné gaz).
La lutte contre l’effet de serre
L’accroissement de l’effet de serre, on le sait maintenant de façon quasi-certaine, aura des conséquences sur le climat. Ces conséquences seront lourdes et elles appelleront des réponses d’autant plus fortes qu’elles seront tardives. Le recours à des énergies sans émissions de CO2 sera donc indispensable.
En choisissant le nucléaire il y a trente ans, la France a réduit la fragilité de son approvisionnement en énergie primaire et allégé les charges pesant sur sa balance commerciale. Elle a également fait un choix très bénéfique pour l’environnement.
Du fait du parc nucléaire et hydraulique, plus de 90% de l’énergie électrique produite en France ne rejette pas de gaz carbonique dans l’atmosphère : entre 1980 et 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 22% en France alors qu’ils augmentaient de 14% dans le monde.
La France présente, avec la Suède (dont la production électrique se répartit entre 50% d’hydraulique et 50% de nucléaire), et de très loin, le plus faible rejet de CO2 par kWh produit : 78 grammes de CO2 par kWh en France, contre 444 en moyenne européenne et plus de 800 au Danemark.
Aujourd’hui, chaque Français émet 6 tonnes de CO2 par an (Danemark : 10 à 12 tonnes par habitant). La France est, parmi les nations développées, l’un des pays qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre et le pays où l’atmosphère est la moins polluée par la production d’énergie, ce qui est un atout dans la lutte contre la pollution de l’air des villes.
L’électricité nucléaire : une nécessité pour concilier les besoins de développement et les contraintes d’environnement
A long terme, les contraintes de rareté des ressources énergétiques et de protection de l’environnement feront monter les prix des énergies issues des combustibles fossiles.
Selon toutes les prévisions mondiales, la planète aura besoin de l’énergie nucléaire pour satisfaire ses besoins dès le premier quart du siècle nouveau. Certes la demande d’énergie sera diversifiée sur la planète et les façons de la satisfaire au mieux seront variées, mais les experts voient mal comment le bilan global pourrait se boucler sans utilisation significative du nucléaire :
Le Conseil Mondial de l’Energie, dont le dernier congrès s’est tenu à Tokyo en 1995 et le prochain se tiendra à Houston en septembre 1998, retient aujourd’hui comme scénario de référence un développement favorable du nucléaire, avec un quasi-doublement de la capacité de production d’électricité d’origine nucléaire de 330 GW en 1990 à 640 GW environ en 2020.
Les pays à économie développée
Ils devraient être les premiers à accroître le recours à l’énergie nucléaire car leurs sociétés sont les plus énergétivores et ces pays ont les moyens techniques, industriels, financiers et politiques d’assurer un développement maîtrisé et efficace de cette énergie.
Les pays en développement
A moyen terme, le développement de l’énergie nucléaire devrait aussi être particulièrement important en Asie et dans certains pays d’Amérique Latine. Il sera d’autant plus important si des organismes comme la Banque Mondiale en facilitent le financement.
Un certain nombre de pays d’Asie, confrontés à une croissance rapide de leurs besoins d’électricité, ont déjà développé leur programme nucléaire ; le nucléaire est déjà une source importante d’énergie au Japon, en République de Corée, à Taiwan.
Le Japon a commencé à exploiter des centrales nucléaires dès 1963 ; le nucléaire produit aujourd’hui 33% de l’électricité nationale. 54 réacteurs sont actuellement en fonctionnement et il est prévu d’en construire 20 de plus d’ici 2010 pour faire face aux limitations de rejets de CO2.
La République de Corée
La République de Corée a fait le choix du nucléaire dans les années soixante et est aujourd’hui fortement dépendante de cette source d’énergie pour sa production d’électricité : les douze réacteurs nucléaires en fonctionnement assurent 36% de la production d’électricité nationale. 4 nouvelles tranches sont en construction.
Taiwan
Programme électro-nucléaire lancé en 1968 ; 6 réacteurs en fonctionnement ; Part du nucléaire dans la production d’électricité : 29%
La Chine
Ce pays dispose de trois réacteurs, dont deux construits avec la France, et en construit six autres - dont deux avec la France -. Elle a aujourd’hui un programme très ambitieux de développement de l’énergie nucléaire (20 000 MW en 2020): le pays se trouve confronté à une très forte hausse de sa demande énergétique, environ 8% par an, que sa très importante production charbonnière aura du mal à satisfaire.
Au rythme actuel de son développement, il faudrait que la production de charbon soit de près de 5 milliards de tonnes par an en 2050, ce qui poserait des problèmes de transport et de pollution gigantesques.
Kyoto : le choc du long terme
A la Conférence de Kyoto, le 11 décembre 1998, les 170 pays représentés ont conclu un accord historique. C’est la première fois qu’apparaît un projet de politique énergétique et environnementale globale à l’échelle planétaire. De nouvelles notions sont prises en compte : le long terme, l’interdépendance entre pays développés et pays en développement, la préservation des ressources pour les générations futures.
L’accord de Kyoto introduit une échelle de valeurs des modes de production d’électricité. Dans l’ordre du plus producteur de CO2 au moins producteur se situent le charbon, le fuel, le gaz et, ex aequo, le nucléaire et les énergies renouvelables, au premier rang desquelles arrive l’hydraulique.
Mis à jour le 07 février 2008 à 16:33