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1998 : Risques associés aux progrès technologiques > TR 4 : Mise en place d'une organisation: les systèmes de gestion >  Discours de Georges Santini : La maîtrise des risques technologiques chez Rhône-Poulenc Agro

Discours de Georges Santini : La maîtrise des risques technologiques chez Rhône-Poulenc Agro

Directeur département éthique, environnement et communication, Rhône-Poulenc Agro SA

Biographie :

SANTINI Georges

Compte rendu :

Transcription :


24 octobre 1998 TR4


Discours de Georges Santini :



Résumé : George Santini présente l’approche de Rhône-Poulenc Agro en matière de maîtrise des risques et d’éthique.

L’activité de Rhône-Poulenc Agro se situe dans le domaine des productions agricoles. Plus spécifiquement nous sommes focalisés sur la recherche, le développement, la fabrication et la commercialisation de produits et technologies utilisés pour la protection des cultures. Ceux-ci permettent en effet de préserver les cultures des dommages et chutes de rendement occasionnées par les mauvaises herbes (compétition) , les maladies fongiques (pourrissement et dépérissement) et les insectes et nématodes (dégâts et défoliations). A l’échelle planétaire, on estime en effet qu’environ 40% de la récolte agricole mondiale serait perdue à cause de ces différents parasites si on n’utilisait pas de produits de protection des cultures.
Dans le domaine de la protection des cultures, les risques peuvent être aussi bien liés aux activités industrielles qu’aux produits eux-mêmes lors de leur transport, leur stockage ou encore leur utilisation .
Les risques peuvent concerner les activités industrielles qui permettent d’assurer la fabrication des matières comme des produits formulés faisant l’objet de la commercialisation auprès des agriculteurs. Les effets éventuels peuvent être des effets sur :
La santé des utilisateurs (agriculteurs) , des personnes ayant la charge de la fabrication des produits,
L’environnement (pollution des eaux ou des sols, empoisonnements de faune sauvage ),
Les consommateurs de produits agricoles (fruits, légumes ou autre) ayant été protégés à l’aide de produits de protection et en contenant des doses résiduelles très largement supérieures à celles autorisées qui sont déterminées par les experts officiels pour ne présenter pratiquement aucun risque.
L’approche développée par Rhône-Poulenc Agro pour faire face et maîtriser les risques liés à son activité et à ses produits est une approche qui intègre deux grands types de risques :
Les risques réels que l’on peut identifier, quantifier et mesurer. C’est celui qui est pris en compte par les officiels pour décerner les autorisations de vente ou homologations. Le risque réel est le résultat d’un facteur de dangerosité, lié au propriétés intrinsèques du produit ou de la technique et d’un facteur d’exposition décrivant à la fois l’importance et le niveau du contact avec le produit et son occurrence. Les facteurs déterminant l’évaluation et donc le contrôle de ces risques sont de nature technique, ils relèvent de la connaissance scientifique des disciplines concernées, de la performance des modèles et de la richesse des données (monitoring) obtenues lors du suivi et de la veille des conditions d’utilisation et du devenir du produit dans l’environnement.
L’autre grand type de risque concerne les risques perçus. L’émotionnel et l’irrationnel conditionnent plutôt cet aspect qu’il faut prendre très au sérieux et qui nécessite une communication particulièrement bien adaptée. La perception d’un risque est généralement plus grande que la connaissance et l’appréciation des bénéfices liés au produit ou à l’activité est bonne. Dans ce cas les efforts qui doivent être déployés sont liés à la perception. Ils vont fortement dépendre du niveau d’information, de la transparence et du niveau de crédibilité de l’entreprise.
Dans ces circonstances , quelle organisation ? Quel système de veille et de gestion ?
Tout d’abord diminuer le facteur de dangerosité.
Cela est fait en agissant au niveau de la R&D. Il s’agit de la découverte et le développement de nouveaux produits (dont les risques d’utilisation sont réduits) et qui se caractérisent par des doses d’emploi très faibles (par ex : qqs grammes à l’hectare) et dont les impacts éventuels sur les utilisateurs et sur l’environnement sont fortement réduits. Un des facteurs clé de succès est la capacité à conduire des études prédictives d’impact qui permettent de choisir les meilleures technologies. Bien entendu les biotechnologies font partie de cette équation et constituent un choix de solution à risque réduit (ex : cultures tolérantes à des herbicides, résistantes à des insectes ou champignons). Cette approche constitue une première étape vers la définition du risque acceptable qui est basé d’une part sur une excellente connaissance des propriétés intrinsèques de la technique et d’autre part sur la maîtrise des conditions d’utilisation.
Agir sur le facteur d’exposition
L’action consiste ici à déterminer les meilleures conditions d’utilisation des produits ou de la technique (ex : précaution d’emploi pour un produit, conditions de conduite de la culture pour une culture transgénique). Les projets sont développés en intégrant cette dimension essentielle : les recommandations d’emploi basées sur une évaluation des risques. Il s’agit ensuite de mettre en place un système de surveillance et de formation. Ceux-ci font appel à une excellente communication et à des outils adaptés. La collecte de faits est primordiale, c’est sur elle que va se fonder les éventuelles corrections qu’il faudra opérer par la suite. Ce sont les programmes de monitoring qui, mis en place dans les différents contextes d’utilisation constituent le véritable indicateur et juge de paix.
La cadre réglementaire et volontaire
Il constitue un ensemble très complet de domaines (environnement, effet sur la santé des utilisateurs, consommateurs) dans lesquels un très grand nombre d’études ( plus de 150 différentes) doivent être réalisées pour garantir l’innocuité des produits et de leurs utilisations. Seuls les produits et les techniques qui satisfont aux exigences de ces règles pourront être autorisés à la vente. Ces systèmes existent dans la plupart des pays et les plus contraignants sont les systèmes réglementaires US (EPA), Européen (EU), Japonais et bien sûr tous les systèmes nationaux qui ont été calqués dessus. A ceux-ci se rajoutent les systèmes internationaux qui impliquent une conformité volontaire (OCDE, OMS, FAO, UNEP). A ce jour dans le domaine des productions végétales et des protections des cultures aussi bien les produits issus de la chimie classique que les produits issus des biotechnologies sont soumis à ces réglementations dont l’évolution et l’adaptation sont constantes. Cette évolution se fait dans le sens qui est celui du développement d’une agriculture durable.






Mis à jour le 07 février 2008 à 16:06